PRA : Trouver un compromis entre risque et coût

Le SI est tellement nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise qu’il n’est plus question de s’en passer. Un plan de reprise d’activité (PRA) est donc indispensable, mais pas à n’importe quel prix.

Jacques Guigui , Décision Informatique (n° 698), le 27/11/2006

L’informatique prend une place de plus en plus importante, mais constitue aussi le maillon faible de l’entreprise. Impossible de s’en passer, ne serait-ce que quelques jours. En cas de sinistre altérant voire détruisant les serveurs applicatifs et les données, un plan de reprise d’activité (PRA) est nécessaire. Le service informatique doit être en mesure, d’une part, de permettre aux employés de retrouver leur outil de travail et, d’autre part, de restaurer les données perdues. Les moyens mis en oeuvre pour satisfaire à ces exigences peuvent varier à l’infini, en fonction des enjeux économiques. Une PME pourra se contenter d’un serveur de sauvegarde installé dans un autre bâtiment relié au réseau local, alors qu’un grand groupe optera pour une réplication complète de ses serveurs et de ses applications vitales ; un lien à très haut débit complétant généralement le dispositif.Les technologies mises en oeuvre dépendent de la durée de l’arrêt tolérée.
Une reprise instantanée nécessite la duplication des données en quasi-temps réel et un lien vers le site de reprise très performant. Un SAN et des serveurs redondants à tolérance de panne sont alors de rigueur, augmentant le coût de la solution. Lorsque les exigences sont moins importantes, une mise à jour quotidienne peut engendrer la perte de 24 heures de travail, mais nécessite un investissement plus raisonnable. Les prestataires sont nombreux à proposer des solutions de PRA. En tête, IBM cible les grandes entités et les hébergeurs, lesquels, déjà connectés à leurs clients, offrent aussi ce service complémentaire.

Simuler le sinistre

C’est par conséquent une affaire de compromis entre le risque encouru et la charge financière consentie, en jouant sur des variables comme le temps de reprise et la quantité de données perdues. La simulation d’un sinistre est un bon moyen de tester son PRA et permet d’affiner ses besoins en restitution des données, en temps de reprise et en nombre de collaborateurs connectés en mode dégradé : trois paramètres à ajuster finement pour réduire la facture.

Les technologies utilisées le seront en fonction de l’arrêt toléré

Le SI est tellement nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise qu’il n’est plus question de s’en passer. Un plan de reprise d’activité (PRA) est donc indispensable, mais pas à n’importe quel prix.

Le choix d’une solution de PRA dépend beaucoup du niveau de compétences des équipes. Si la politique de l’entreprise est l’externalisation des ressources, une solution hébergée clés en main est la plus adéquate. L’homogénéisation des systèmes, la réduction des interdépendances applicatives et la gestion rigoureuse des sauvegardes suffisent souvent pour établir un PRA « maison » à des coûts raisonnables. J’ai opté en 2002 pour un PRA mixte. Notre outil de travail Magic Expo est dupliqué sur un AS/400 hébergé par notre prestataire Adequat, assurant une reprise quasi instantanée de l’activité à distance sur les données sauvegardées et offrant des fonctions de haute disponibilité. Les autres applications techniques (parking, taxation téléphonie, etc.) et les données bureautiques (serveur de fichiers Samba) sont dupliquées sur nos serveurs du parc d’expositions Paris Le Bourget, qui remplissent ainsi une fonction de backup à moindre coût. Cette mixité permet de réduire quasiment de moitié les coûts d’externalisation du PRA et de nous impliquer dans le déploiement de ce type de solutions, lesquelles, pour être efficaces, doivent être maîtrisées.

Parcours

1999 : Directeur technique délégué au Parc d’Expositions de Paris-Nord Villepinte, et également Directeur technique délégué du Parc d’Expositions Paris Le Bourget depuis 2003.

1992 : ingénieur CNAM en électrotechnique et DEA de mesures physiques et instrumentation à l’université Paris VII en formation continue.

1986-1998 : ingénieur d’affaires dans l’automatisme industriel à Paris.

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