Le Trophée : Parc d’Expositions de Paris-Nord. Devenir FAI pour plus d’autonomie

Lassé de dépendre de France Télécom, le Parc d’expositions de Villepinte est devenu fournisseur d’accès Internet afin de proposer à ses exposants des accès à haut débit

Stéphanie Renault , Décision Micro, le 23/06/2003

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Lauréat du trophée dans la catégorie Télécom :
Jacques GUIGUI, Directeur technique du parc d’expositions de Paris-Nord

 

Enjeu

Jusqu’en 2001, les exposants du Parc d’expositions de Paris-Nord Villepinte n’avaient guère le choix concernant les offres d’accès à Internet. « Nous avions une offre classique, RTC ou RNIS, fournie par France Télécom, avec un débit maximal de 128 kbit/s , se souvient Jacques Guigui, directeur technique délégué du Parc. C’est en 2000 que nous avons décidé de faire évoluer cette offre. Naturellement, nous nous sommes adressés à France Télécom. » Mais à l’époque, le projet d’équipement en ADSL de la Seine-Saint-Denis n’était pas à l’ordre du jour, sans compter que, à l’étude, la solution se révélait onéreuse. « Nous avons donc décidé de devenir autonomes » , affirme Jacques Guigui, qui lance le projet FASTNETExpo. Objectif : fournir aux exposants des liaisons à haut débit à un prix compétitif en devenant fournisseur d’accès Internet (FAI). Pour ce faire, le Parc déploie une infrastructure réseau en fibre optique construite autour d’une dorsale à 1 Gbit/s et de 58 commutateurs HP 2512m de 12 ports 10/100Base-TX. Les commutateurs sont répartis dans les galeries techniques qui desservent les sept halls du Parc. En tête de réseau, le Parc a installé un commutateur HP 9304m de 64 ports 100Base-FX et deux ports Gigabit Ethernet dont un est destiné à l’administration. Le Parc choisit de se fournir en bande passante chez France Télécom Transpac et Global Crossing. Les deux liens ATM, respectivement dimensionnés à 10 Mbit/s et à 34 Mbit/s, sont connectés à un routeur Cisco 7206VXR.

Retour d’expérience

Jacques Guigui se félicite aujourd’hui du succès de cette nouvelle offre. « Notre retour sur investissement devrait être réalisé en moins de trois ans , affirme-t-il. Nous avons eu jusqu’à 60 demandes de connexion à haut débit sur certains salons. Être FAI est rentable. Par exemple, lors du dernier salon, seul un tiers de la bande passante commandée a été effectivement consommé. » Devenu officiellement FAI, le Parc peut désormais délivrer des liaisons 100Base-T sur 200 000 m 2 . « Théoriquement, nous pouvons créer 4 096 réseaux privés virtuels, avec des débits allant de 128 kbit/s à 2 Mbit/s, voire plus selon les besoins » , calcule Jacques Guigui. Chaque stand est relié par un VLAN géré par une règle de QoS. Ces règles sont organisées au travers d’un serveur de QoS faisant également office de coupe-feu. Il exploite les fonctions natives de QoS et de VLAN de Linux Debian et les scripts en Python. De son côté, le serveur HTTP et RPV, développé par Adelux, met en oeuvre Linux et une interface en Zope. Quant au dialogue entre les deux machines, il se fait en XML. Concernant la facturation, l’accès est prépayé en fonction du débit choisi et du nombre de postes sur le stand. Pour fournir une offre FAI, le Parc d’expositions a dû débourser environ 315 500 e. Sur ce budget, les postes les plus importants ont été la fibre optique (99 200 euros), les matériels réseaux et serveurs (157 700 euros), le logiciel et le développement (53 300 euros). À cela, il faut ajouter les 5 300 euros mensuels d’abonnement télécoms.

Perspectives

Sur le prochain salon EquipAuto, programmé en octobre 2003, le Parc d’expositions espère vendre aux exposants 30 Mo de bande passante. Quant à l’évolution de l’infrastructure, il cherche à présent à éliminer les problèmes de pollution du réseau liés à l’utilisation du mode broadcast, avec certaines imprimantes notamment. « Nous allons utiliser les remontées d’alertes des commutateurs pour pouvoir intervenir sur les stands avant que les problèmes n’arrivent » , envisage Jacques Guigui. Autre amélioration en prévision : la diminution des temps de tests des lignes. Grâce à un PDA avec Linux équipé d’une prise RJ-45, sur lequel sera téléchargée la liste des stands et des VLAN, le test de la ligne se fera en quelques secondes sans plus aucun paramètre à renseigner. Enfin, le Parc d’expositions de Paris-Nord Villepinte étant devenu récemment l’exploitant du Parc d’expositions de Paris-Le Bourget, Jacques Guigui compte bien à ce titre proposer prochainement le service FASTNETExpo sur cet espace.

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Jacques Guigui, directeur technique

Société : Parc d’expositions de Pais-Nord Villepinte
Activité : Accueil de salons et d’expositions.
Siège : Villepinte (93).
Effectif : 104 collaborateurs permanents.
CA 2002 : 80,5 millions d’euros.

Repères

Janvier 2001 : Architecture du projet.

Juin 2001 : Commande du matériel et développements.

Octobre 2001 : Mise en service des connexions Internet.

Mai 2002 : Nouvelles fonctions : monitoring, multistand…

Juillet 2003 : Interconnexion avec le Parc de Paris-Le Bourget.

 

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Marc Granier, directeur général : « L’accès au haut-débit complète notre offre de services »

Devenir FAI n’est-il pas éloigné de votre coeur de métier ?

Depuis toujours, nous fournissons à nos exposants les services de base, comme le courant faible, fort, l’eau ou l’air comprimé. Leur donner accès à l’Internet haut débit complète naturellement notre offre de services. Comme nous ne pouvions le faire en toute indépendance, FASTNETEXPO devenait une évidence.

Au sein de la direction générale, comment le projet a-t-il été perçu ?

Le retour sur investissement en moins de trois ans et la liberté que nous apporte FASTNETEXPO nous ont convaincus de l’intérêt du projet. Intérêt confirmé aujourd’hui par le succès grandissant du service à chaque exposition. Même les exposants les plus éloignés de l’univers des technologies de l’information commencent à demander des accès Internet sur leurs stands.

À l’heure où des centres d’expositions s’équipent de hot spots, vous semblez plus prudents…

Qui gagne de l’argent avec les hot spots wi-fi aujourd’hui ? Nous utiliserons peut-être le wi-fi pour nos équipes techniques ou pour connecter les stands extérieurs aux bâtiments, comme lors d’expositions de type Intermat. Nous pourrions même l’utiliser pour offrir un accès Internet de courte durée gratuit aux visiteurs. Mais nous ne commercialiserons pas, pour le moment, de service à base de hot spots.

Du haut-débit pour chaque stand

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Un réseau de fibre optique a été installé dans les galeries techniques. Des commutateurs connectent chacun des stands. Pour se connecter, il suffit d’affecter un des 12 ports du commutateur au VLAN de l’exposant.

Le choix du jury

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R. Finaz
Il est intéressant de voir une société créer un métier éloigné du sien, pour mieux satisfaire la demande de ses clients et, surtout, accéder à une autonomie totale vis-à-vis des fournisseurs. Ce service devrait aussi fidéliser les clients, avec, à la clé, la possibilité d’augmenter ses tarifs, donc son chiffre d’affaires. Le tout pour un coût très bas.

 

 

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P. Henaux
Tous ceux qui ont déjà été confrontés aux difficultés d’obtenir, avant le commencement d’un salon, une ligne RNIS sur leur stand ne peuvent que se féliciter d’une telle initiative. C’est véritablement une application à classer dans la catégorie : « Ce n’est pas mon métier, mais si je le fais, je le fais mieux que les autres » .

 

 

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S. Jaber
Mon choix est dicté par une raison très simple : ce projet est un vrai pied de nez aux différents FAI nationaux. Prendre en charge un réseau d’envergure est une opération technique ni évidente ni simple, notamment en raison des contraintes de charges mais également de facturation à la demande. Du très beau travail.

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